Origine de marseille
Marseille, ville portuaire méditerranéenne fondée il y a 2600 ans, s’étend sur une superficie de 240 kms carrés, dont 100 kms carrés d’espace naturel. Ses trésors architecturaux, témoins de son passé mouvementé et de son évolution dans le temps, lui donnent une identité à la fois singulière et multiculturelle.
Pour comprendre l’histoire de Marseille, la plus ancienne ville de France, il nous faut remonter bien avant la création de la cité Massalia par les grecs.
Histoire de Marseille
La grotte préhistorique « Cosquer » (*) située près du cap de Morgiou dans la calanque de la Triperie, témoigne de la fréquentation du site par les hommes de 33.000 ans à 19.000 ans avant le présent. La mer se trouvait alors à plusieurs kilomètres de la grotte, mais les changements climatiques l’ont rendue par la suite inaccessible par la terre. En effet, en -10.000 ans, la terre se réchauffe et les eaux montent, marquant la fin de la période glacière et du Paléolithique. Les populations pratiquent alors la chasse et la cueillette.
En -6.000 ans, des populations de pasteurs, d’agriculteurs et d’éleveurs arrivent des côtes orientales par bateau et se sédentarisent. Ils occupent notamment les massifs du Garlaban et de Marseilleveyre, mais aussi le centre-ville actuel de Marseille comme en témoignent les fouilles effectuées sur le site de la colline Saint-Charles. Cette dernière, occupée par les hommes depuis le Paléolithique supérieur, a vu progressivement la mer se rapprocher pour devenir un site côtier stratégique.
Ainsi, à partir de -3.500 ans, les villages se développent, tout comme le commerce et le troc.
En -600 ans, à l’aube de la naissance de Massalia, le territoire est peuplé et contrôlé par les gaulois. Ce sont eux qui verront arriver par la mer de grands navires transportant des colons grecs venus de Phocée à la recherche de terres…
(*) C’est le plongeur scaphandrier Henri Cosquer qui a donné son nom à la grotte « Cosquer », l’ayant découverte en 1985 à 37 mètres de profondeur. A noter qu’il n’est pas possible d’accéder à la grotte Cosquer, mais que l’on peut visiter sa réplique « Cosquer Méditerranée » et son musée situés à la villa Méditerranée près du Mucem à Marseille.
La création de Marseille par les grecs
L’histoire de Marseille débute par un mythe romanesque. Dans l’Antiquité, en 600 avant le présent, les grecs avaient colonisé une grande partie des côte méditerranéennes. Ils avaient notamment conquis Phocée, dans l’actuelle Turquie. Les grecs de Phocée, fuyant les invasions perses, cherchent à établir une nouvelle cité sur la Méditerranée. Ils ont à leur tête le marin Protis. Ils débarquent dans une calanque exceptionnelle qu’ils baptisent « Lacydon », située sur l’actuel site du Jardin des Vestiges, juste derrière le Vieux-Port. Nannus, roi de la tribu gauloise des Ségobriges qui contrôlait le territoire, invite Protis au banquet du mariage de sa fille Gyptis. Selon le récit du philosophe Aristote traduit par le spécialiste en littérature grecque Didier Pralon, la coutume voulait alors que la princesse choisisse son futur époux parmi les prétendants présents en lui proposant une coupe de boisson. La princesse Gyptis serait tombée sous le charme de Protis a qui elle aurait donné la coupe. Protis aurait alors épousé la princesse, et reçu du roi les terres où fût créée la cité Massalia.
Cette union marque le début d’une cité prospère qui s’organise sur la rive Nord du Vieux-Port, à l’emplacement de l’actuel quartier du Panier, plus ancien quartier de Marseille. En effet, Massalia a une position stratégique sur la mer Méditerranée. Le commerce du vin, de l’huile d’olive, des céramiques et autres produits locaux se développe, et Massalia devient un comptoir commercial florissant pratiquant des échanges avec les peuples voisins. Le Port antique est alors une calanque naturelle. Il faudra attendre l’époque romaine pour que le port de Massalia soit aménagé.
La Ville Romaine
Au cours du IIIe siècle avant notre ère, Massalia devient l’alliée de Rome et la soutient dans les Guerres Puniques qui l’opposent à Carthage. Puis, au cours du IIème siècle avant notre ère, Rome intervient pour protéger Massalia des menaces des peuples celtes et ligures. L’installation des romains à Massalia se concrétise et leurs commerçants commencent à concurrencer les massaliotes.
En -49, Massalia refuse de prendre parti dans la guerre civile de César qui l’oppose à Pompée. En effet, Massalia est à la fois l’alliée de Rome et le partenaire commercial de Pompée. Massalia fait donc le choix de la neutralité, et commet une erreur politique en refusant à Jules César l’entrée dans la ville. Cela lui vaut d’être assiégée.
Devenue romaine et amputée d’une partie de ses colonies, Massalia prend le nom de Massilia et est rattachée à la prospère province Narbonnaise. Durant la période du Haut Empire romain, au Ier et IIème siècles de notre ère, Massilia connaît une phase de transformation, les Romains commençant à aménager la ville et à y construire des infrastructures (forum, thermes, théâtre…). De nouvelles cités romaines sont constituées autour de Marseille (notamment Arles et Aix-en-Provence), lui faisant perdre de son pouvoir.
La ville, qui a une position stratégique pour les romains, poursuit malgré tout son déploiement économique. Elle est devenue un important centre commercial de la région, mais aussi un lieu cosmopolite où se croisent les différents peuples méditerranéens. Massilia parviendra cependant à conserver son identité grecque, tout en se nourrissant de la culture romaine. La ville s’adapte en effet aux changements politiques, culturels et religieux, tout en conservant ses traditions et en diffusant sa culture dans la région.
La ville a également vu l’arrivée du christianisme, et la construction des premiers lieux de culte chrétiens. Les premiers chrétiens sont arrivés en Provence aux environs de l’an 40, avec les fameuses « Saintes-Maries » bannies des terres saintes et arrivées par la mer, et qui ont donné le nom des Saintes-Maries de la Mer en Camargue. Le Concile d’Arles en 314 réunissant les évêques de la région, notamment Oresius l’évêque de Marseille, atteste également d’une communauté chrétienne déjà bien organisée dès le IVème siècle. En l’an 416 est construit le monastère de Saint-Victor, qui deviendra plus tard l’actuelle abbaye de Saint-Victor dont les cryptes abritent le plus ancien sanctuaire de France et la sépulture du Martyre Saint-Victor. Massilia est alors un lieu spirituel influent, réputé pour sa piété et sa sainteté.
En 476, c’est la chute de l’empire romain qui marque la fin de la période de l’Antiquité et le début de la période du moyen âge.
Le Moyen Âge : chute et renaissance de Marseille
Dès la fin du Vème siècle Massilia subit les invasions barbares. Elle sera tour à tour sous domination des wisigothes, des ostrogothes et des francs. Marseille et la Provence sont officiellement sous domination des rois francs mérovingiens en 536.
Si le système économique romain s’est effondré, la ville en conserve néanmoins l’héritage architectural et culturel. L’essor de Marseille se poursuit grâce notamment aux relations commerciales avec Byzance, et sa vie économique et culturelle est toujours très active.
Depuis la mort du roi Clovis, le royaume des Francs est divisé entre ses héritiers et donne lieu à des affrontement entre les sous-royaumes. Au cours des VII et VIIIème siècles, les « Maire du Palais », sortes de premiers ministres des rois Francs, vont s’imposer et étendre leur pouvoir. Charles Martel, maire du palais d’Austrasie, parvient à unifier le royaume des Francs. Mais en 732, les Arabes font leur entrée en Gaule après avoir conquis l’Espagne. Ils sont repoussés par Charles Martel près de Poitiers. La Provence profite de ces batailles pour gagner son indépendance. Charles Martel attaque alors la ville de Marseille et s’en empare en 739, la maintenant sous la domination du royaume des Francs.
Charlemagne, fils de Pépin le Bref et petit-fils de Charles Martel, est le roi des Francs depuis 768. Après sa mort, le royaume est à nouveau divisé entre ses petits-fils lors du traité de Verdun. Les rois Francs se désintéressent de Marseille au profit du nord de la Gaule et de l’Italie. Laissée à la merci des envahisseurs, la ville est pillée et dévastée par les Sarrasins, les pirates grecs et les normands entre 838 et 860. La période du haut Moyen Âge aura vu le déclin de Marseille.
Cependant, la ville renaît au XIe siècle grâce au commerce maritime. Les Croisades renforcent son rôle de port crucial pour les expéditions vers la Terre Sainte.
Le Moyen Âge voit également la ville se structurer politiquement avec la création de communes et le développement des institutions municipales. La ville devient une république autonome avant d’être intégrée au comté de Provence au XIIIe siècle. En effet, près avoir résisté aux velléités de pouvoir des contes de Provence, Marseille finit par se soumettre à Charles d’Anjou, mais conservera néanmoins pendant longtemps sa réputation de ville indépendante et rebelle.
C’est également à cette époque que le nom de la ville évolue. Nommée Massalia par les grecs, puis Massilia par les romains, au Moyen Âge le nom de la ville évolue : il devient Marsilia, et Marsiho ou Marselha en langue provençale. Quand à ses habitants, on les appelle alors les Marsihés.
La Renaissance
Durant la Renaissance, Massilia profite de la découverte de nouvelles routes maritimes et de l’expansion du commerce international. La ville se dote de nouvelles infrastructures portuaires, facilitant l’accroissement des échanges avec le reste de l’Europe et le monde méditerranéen. Les relations commerciales avec l’Orient et l’Afrique du Nord se renforcent, faisant de Massilia un comptoir commercial à nouveau incontournable.
En 1481, Massilia est intégrée au Royaume de France sous le règne de Louis XI, mais continue de contester l’autorité. Or le port de marseille est un atout stratégique convoité par les rois de France. Louis XIV et son ministre Colbert décident de prendre le pouvoir. La ville est envahie en 1660 par 7000 soldats de la couronne. De nouveaux aménagements urbains et portuaires voient le jour, mais aussi des constructions militaires comme les forts Saint-Jean et Saint-Nicolas, et des bâtiments officiels comme l’Hôtel de Ville. C’est une période faste où négociants et classe bourgeoise s’enrichissent au détriment des nobles. La ville s’agrandit considérablement. De nouvelles artères sont construites, comme la célèbre Canebière.
Mais une période dévastatrice reste à venir, avec la dernière épidémie de peste à Marseille.
Si la ville avaient déjà subi plusieurs épidémies de peste depuis le Moyen Âge, c’est celle de 1720 qui aura été la plus dévastatrice.
Elle serait arrivée par un bateau marseillais venu de Syrie, et qui aurait échappé à l’obligation de quarantaine malgré plusieurs marins décédés pendant la traversée. Entre 1720 et 1722, on estime que l’épidémie a causé le décès de 30.000 à 40.000 personnes dans la ville, soit quasiment la moitié de sa population, et environ 100.000 personnes en Provence.
La Révolution et l’Empire
Si la peste a provoqué un arrêt de l’activité commerciale, la ville reprend rapidement son essor, grâce notamment au développement du commerce au long cours et à un flux continu de migrants venus de Provence, d’Italie, de Suisse, d’Allemagne et d’Angleterre.
Le rayonnement culturel de Marseille est toujours présent, renforcé par la création d’une nouvelle académie en 1726 : l’Académie des Belles-lettres, Sciences et Arts de Marseille.
Pendant la Révolution française, Marseille devient un foyer de la République. En 1792, le chant des volontaires marseillais en route pour Paris est repris, et la « Marseillaise », devient l’hymne national. La ville souffre cependant sous le Directoire et l’Empire avec des périodes de répression et de blocus économique.
La participation active de Marseille aux événements révolutionnaires se traduit par des changements significatifs dans la structure sociale et politique de la ville. Les guerres napoléoniennes et les blocus commerciaux impactent durement l’économie marseillaise, ralentissant temporairement son développement. Jusqu’en 1820, la ville souffrira des conflits européens qui affecteront son économie.
Cependant, à partir de 1840, le trafic maritime étant devenu trop important pour la capacité du Port de Marseille, un projet d’agrandissement est mis en oeuvre. Une extension du port est construite au nord avec le bassin de la Joliette. Le projet se poursuivra jusqu’en 1856 avec les bassins d’Arenc et du Lazaret. Cette extension prend le nom de « Port autonome », le premier port étant rebaptisé « Vieux-Port ».
C’est également à cette époque que l’empereur Napoléon III se voit offrir le terrain du Pharo par la ville, et y fait construire le somptueux palais du Pharo pour l’impératrice Eugénie.
Fervent croyant, Napoléon III fait également construire la cathédrale la Major dont il pose la première pierre en 1852.
Notre-Dame de la Garde, qui était depuis 1214 un lieu de prière puis une petite chapelle, devient en 1860 la majestueuse église de style romano-byzantin surmontée de la statue de Marie, la « Bonne Mère ».
En 1864, Napoléon III inaugure la « rue Impériale », actuelle rue de la République, afin de relier le Vieux-Port au Port autonome. Cette construction a nécessité un chantier pharaonique et la destruction de centaines de maisons.
Pour revenir sur le nom de la ville à travers l’histoire de Marseille, après une courte période ou la ville sera officiellement nommée « Ville-sans-Nom » en 1794 pendant la révolution en guise de punition pour s’être opposée aux Jacobins, elle prend son nom définitif de Marseille.
L’ère Industrielle
Le XIXe siècle marque un tournant avec l’industrialisation. L’ouverture du canal de Suez en 1869 positionne Marseille comme le port principal de la France pour le commerce avec l’Orient.
La France possède alors un vaste empire colonial acquis par la force, avec une conquête démarrée dès le 16ème siècle en Amérique et qui se poursuit au 19ème siècle en Afrique et en Asie. Marseille est le point d’arrivée de nombreux passagers et denrées ou matières premières en provenance des colonies. Elle est aussi le point de départ de nombreux français en partance vers les colonies, de matériaux nécessaires à la construction de comptoirs coloniaux, mais aussi des militaires en charge de l’ordre dans les colonies françaises.
Le 19ème siècle est également marqué par le début de l’arrivée massive à Marseille des italiens qui offrent une main d’oeuvre nécessaire à la croissance économique de la ville.
L’industrialisation apporte une nouvelle dynamique économique à Marseille. Les industries du savon, de la métallurgie et de production minière se développent, créant de nombreux emplois et attirant la main-d’œuvre étrangère. Le port de Marseille devient l’un des plus grands d’Europe, renforçant son rôle de plaque tournante du commerce international.
Le XXe Siècle : Guerres et Reconstruction
En 1905, on inaugure à Marseille le pont transbordeur, symbole de la grandeur du port de Marseille. Sa nacelle électrique permet de relier les deux rives du Vieux-Port. Le pont transbordeur de Marseille a pour principale mission de fluidifier la circulation sur les quais afin d’améliorer le trafic maritime. Cette construction unique et emblématique qui offre une vue panoramique sur toute la ville, sera détruite par les Allemands le 22 août 1944.
La première guerre mondiale
La Première Guerre mondiale fait de Marseille un acteur clé en tant que base logistique, que ce soit pour la prise en charge médicale des blessés de guerre, la détention des prisonniers, les départs au front et l’accueil des réfugiés de guerre.
C’est là que les soldats français embarquaient pour les fronts à l’étranger, et que les populations victimes de répression par l’Empire ottoman venaient se réfugier. Beaucoup d’arméniens sont ainsi arrivés à Marseille.
C’est aussi à Marseille que les troupes coloniales françaises arrivaient en renfort. La France est alors à l’apogée de son empire colonial.
Après la guerre, c’est à Marseille qu’a lieu l’exposition coloniale de 1922, qui connut un vif succès à l’international et accueillit près de 3 millions de visiteurs.
Le milieu corse à Marseille
Depuis la fin du 19ème siècle, de nombreux corses se sont installés à Marseille, fuyant une importante crise économique et sociale. Installée dans le quartier du Panier, la diaspora corse cohabite avec les italiens. Dans l’Entre-deux-guerres, ils continuent d’arriver massivement. Marseille sera d’ailleurs surnommée la capitale de la Corse. Beaucoup rentrent dans la fonction publique, ou dans les secteurs de la médecine et du juridique. Alors que certains corses occupent des postes importants en politique, d’autres ont recours au crime organisé.
Le Marseille des années 30 est symbolisé par la puissance du milieu corse. Leur influence sur l’économie et la politique de Marseille se fait avec la complicité des élus municipaux corrompus, notamment le député corse Simon Sabiani. Ils étendront leur main mise sur l’organisation criminelle à l’ échelle mondiale avec ce que l’on nommera la French Connection.
En 1938, un incendie dans l’immeuble des Nouvelles Galeries de la Canebière provoque 73 morts. Les audits réalisés par le gouvernement montrent des dysfonctionnements dans la gestion de la ville par la municipalité. Le Conseil municipal est dessaisi de ses pouvoirs, et la ville de Marseille est placée sous la tutelle de l’État. Elle le restera jusqu’à la libération en 1944.
La seconde guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marseille est en zone dite « libre », dirigée par le maréchal Pétain et le régime de Vichy.
Le 8 novembre 1942 a lieu l’opération Torch en Afrique du Nord, alors sous contrôle du régime de Vichy, où les alliés veulent ouvrir un front. Les troupes alliées débarquent en Algérie et au Maroc. En réaction, les Allemands envahissent la zone libre, le 11 novembre 1942, dénonçant les accords de l’armistice.
Marseille est occupée par les allemands, et la résistance s’organise dans le quartier du Panier.
En janvier 1943 on lieu les rafles de Marseille dans les quartiers du Panier, du Vieux-Port et de l’Opéra. C’est l’opération « Sultan ». Près de 15.000 personnes sont arrêtées. Plusieurs milliers d’entre elles sont déportées et envoyées dans les camps d’extermination.
Le mois suivant, le quartier du Vieux-Port est entièrement détruit à l’explosif par les allemands et le gouvernement Vichy. Cinquante rues et 1500 immeubles sont détruits. Le port de Marseille et son transbordeur seront également détruits par les Allemands pendant les batailles contre les alliés venus libérer la ville.
Il faudra attendre le 28 août 1944 pour que Marseille soit libérée de l’occupation allemande.
La reconstruction de Marseille
La reconstruction d’après-guerre se focalise sur le port et le développement urbain. Marseille connaît une période de modernisation et de relance économique. La ville met en oeuvre des projets d’infrastructure ambitieux comme la création de nouveaux quartiers résidentiels et industriels.
La reconstruction du port de Marseille se fera grâce à une vaste opération d’urbanisme qui nécessitera la participation de nombreux experts et partenaires, et qui se poursuivra jusque dans les années 60.
Gaston Defferre, maire de Marseille depuis 1953, annonce la construction de plusieurs milliers de logements dans les quartiers nord de Marseille en 1955. Construits en urgence, ils accueilleront les habitants des quartiers détruits pendant la guerre, et à partir des années 60 plusieurs vagues d’immigration :
- Les rapatriés d’Algérie ;
- Les migrants des anciennes colonies devenues indépendantes ;
- Les natifs des départements d’Outre-Mer avec le bureau de migration « BUMIDOM » initié par Michel Debré ;
- Plus tard, les comoriens.
Gaston Deferre est également à l’initiative de plusieurs travaux d’aménagements et de modernisation comme l’ancienne rivière du Jarret transformée en rocade pour désengorger la circulation de la ville, des parkings, tunnels, autoroutes et métro.
Marseille connait à partir des années 70 une période de crise sociale et économique liée à la fin de l’empire colonial, aux crises pétrolières et à la délocalisation des activités industrielles.
Mais dans les années 90, le projet Euroméditerranée redonne un nouveau souffle à la ville. Ce projet est une véritable révolution urbaine. D’anciennes usines ou entrepôts sont transformés en lieux culturels, des artères abandonnées sont réaménagées, de nouveaux logements et quartiers d’affaires voient le jour, le réseau de tramway se développe…
La cité phocéenne est métamorphosée, et le projet n’est pas terminé !
Aujourd’hui, Marseille est une métropole dynamique. La ville continue de se moderniser tout en préservant ses racines historiques, symbolisant une histoire millénaire marquée par le commerce, la diversité et la résilience.
L’histoire de Marseille et son patrimoine sont uniques. Les immigrations font partie intégrante de l’histoire de Marseille au fil du temps, donnant résolument à la ville son identité de ville du monde initiée dès le début de sa fondation par les grecs et les gaulois.
Les initiatives culturelles et les projets de développement urbain contribuent à renforcer son attractivité et son rayonnement international. La ville est un exemple de résilience urbaine, ayant su se réinventer tout en préservant son héritage acquis à travers l’histoire.
Des Grecs aux Romains, des Croisades à l’industrialisation, chaque période de l’histoire de Marseille a laissé son empreinte sur cette ville méditerranéenne singulière.
Aujourd’hui, Marseille continue d’être un carrefour de cultures et de commerce, affirmant une histoire de transformation et de continuité. Nous vous invitons également à découvrir Marseille à travers ses spécialités, sa vie culturelle, les lieux incontournables à visiter…